Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
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Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
Antoine arpentait le chemin piétonnier qui séparait son chalet du bourg du village.
bourg et village ne font-ils pas double emploi ? Un problème de choix ? Ou alors je ne saisis pas bien la phrase.
Le Mont-Blanc, c'est le vrai de vrai, la montagne. Auparavant, il était stylo de luxe. Cela ne fait pas bizarre ? Moi je changerais la marque du stylo... plus facile à déplacer que le Mont-Blanc. Un S.T. Dupont ?
Le Mont-Blanc, c'est le vrai de vrai, la montagne. Auparavant, il était stylo de luxe. Cela ne fait pas bizarre ? Moi je changerais la marque du stylo... plus facile à déplacer que le Mont-Blanc. Un S.T. Dupont ?
Héliotrope- Messages : 457
Date d'inscription : 28/09/2013
Age : 74
Localisation : à l'ouest, mais pas assez
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
Tient ta question est pas bête, ça m'a pas sauté au yeux à la lecture. Sur le net il est dit que le bourg peut-être le chef-lieu d'une commune dont peuvent dépendre des villages et hameaux. J'ai pris "bourg" un peu pour "centre névralgique", un peu comme la "vielle ville".
Asyne- Messages : 322
Date d'inscription : 27/09/2013
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
Mais a-t-on besoin de précision topo-administrative ? à mon avis, il faut supprimer l'un des deux. De plus, du ... du ... n'est pas très mélodieux. qui séparait son chalet du village me semble plus simple, plus joli.
Héliotrope- Messages : 457
Date d'inscription : 28/09/2013
Age : 74
Localisation : à l'ouest, mais pas assez
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
oui, en lisant la phrase toute seule, le "du du" fait un peu lourd
Asyne- Messages : 322
Date d'inscription : 27/09/2013
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
Ah je vois que ça fait débat par ici, à propos de village/bourg.
C'est sans doute dû à ma déformation professionnelle.
Explication de cette nuance, je le reconnais assez spécifique des communes de montagne, a fortiori support de station de sport d'hiver : Un bourg est un hameau particulier (regroupant le centre névralgique de la circonscription communale avec la mairie, l'église, l'école, voire les commerces de proximité), lui-même subdivision d'un village, lui-même subdivision d'une commune ou d'un territoire communal.
Ce sera plus parlant si je prends un exemple : le territoire communal de Bourg-St-Maurice se compose de deux villages principaux, à savoir le bourg (Bourg-st-Maurice même) et la station de ski (Les Arcs, qui n'est pas une circonscription communale, à l'image de Courchevel ou Méribel, rattachées à d'autres communes). La station des Arcs se composent de 3 hameaux : Arcs 1600 (le hameau principal), Arcs 1800 et Arcs 2000.
Pour en revenir à mon texte, je voulais préciser qu'Antoine se rendait au chef-lieu de sa commune, au coeur du village principal, puisqu'il habite une maison plus isolée. Mais vous avez raison, si j'écris "bourg", c'est suffisament explicite.
@Hélio : Oui, tu as raison pour la marque de stylo, merci de la suggestion. Heureusement que mon personnage ne bouffe pas en plus de la crème Mont-Blanc !
@Asyne : merci pour la répétition et l'appréciation de ce passage.
C'est sans doute dû à ma déformation professionnelle.
Explication de cette nuance, je le reconnais assez spécifique des communes de montagne, a fortiori support de station de sport d'hiver : Un bourg est un hameau particulier (regroupant le centre névralgique de la circonscription communale avec la mairie, l'église, l'école, voire les commerces de proximité), lui-même subdivision d'un village, lui-même subdivision d'une commune ou d'un territoire communal.
Ce sera plus parlant si je prends un exemple : le territoire communal de Bourg-St-Maurice se compose de deux villages principaux, à savoir le bourg (Bourg-st-Maurice même) et la station de ski (Les Arcs, qui n'est pas une circonscription communale, à l'image de Courchevel ou Méribel, rattachées à d'autres communes). La station des Arcs se composent de 3 hameaux : Arcs 1600 (le hameau principal), Arcs 1800 et Arcs 2000.
Pour en revenir à mon texte, je voulais préciser qu'Antoine se rendait au chef-lieu de sa commune, au coeur du village principal, puisqu'il habite une maison plus isolée. Mais vous avez raison, si j'écris "bourg", c'est suffisament explicite.
@Hélio : Oui, tu as raison pour la marque de stylo, merci de la suggestion. Heureusement que mon personnage ne bouffe pas en plus de la crème Mont-Blanc !
@Asyne : merci pour la répétition et l'appréciation de ce passage.
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
J'ignorais toutes ces nuances, alors que j'ai hanté Les Arcs pendant de longues années ! Alors que ma nouvelle en compétition sur JE se passe au Villar d'en haut avec allusion au Villar d'en Bas -j'ai trituré l'orthographe- (qui doivent dépendre aussi de Bourg St Maurice, mais sur le versant opposé aux Arcs, vers le col du Petit St Bernard et la Rosière, sur le chemin de Val d'Isère.
Héliotrope- Messages : 457
Date d'inscription : 28/09/2013
Age : 74
Localisation : à l'ouest, mais pas assez
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
Je te rassure, tout le monde l'ignore!
D'ailleurs, si Courchevel n'est pas le nom de la circonscription communal (St bon tarentaise), les élus eux-même sont tellement fiers de l'aura de la station que lorsqu'ils vous contactent, ils se disent élus de Courchevel (qui n'est pas une commune)!
EDIT : pour ma part, je ne suis pas un familier de la station des Arcs, j'y ai skié assez peu.
D'ailleurs, si Courchevel n'est pas le nom de la circonscription communal (St bon tarentaise), les élus eux-même sont tellement fiers de l'aura de la station que lorsqu'ils vous contactent, ils se disent élus de Courchevel (qui n'est pas une commune)!
EDIT : pour ma part, je ne suis pas un familier de la station des Arcs, j'y ai skié assez peu.
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
Mouhhhh on parle de ski par ici, j'adore le skiiii, j'ai été un peu partout depuis que j'ai 10 ans personnellement ^^
PetitePlume- Admin
- Messages : 343
Date d'inscription : 25/09/2013
Age : 32
Localisation : La tête dans les étoiles
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
Ca a été ma grande passion pendant des années. Mais comme je fais de l'ostéoporose (conséquence de ma maladie métabolique), je ne peux hélas plus en faire.
Dans ma jeunesse, j'ai surtout skié à Courchevel (j'avais un ami qui était originaire de là-bas), à Saint-Nicolas de Véroce (Haute-Savoie, domaine skiable de St Gervais. Le père d'un de mes amis y avait une résidence secondaire. C'est d'ailleurs en pensant à ce lieu que j'ai évoqué le Mont-Blanc dans ma nouvelle.), au Grand-Bornand (Haute-Savoie, mon oncle y tenait un restaurant typique qui à l'époque avait fait l'objet d'un reportage dans le JT de Pernaud) et La Clusaz (Haute-Savoie).
Dans ma jeunesse, j'ai surtout skié à Courchevel (j'avais un ami qui était originaire de là-bas), à Saint-Nicolas de Véroce (Haute-Savoie, domaine skiable de St Gervais. Le père d'un de mes amis y avait une résidence secondaire. C'est d'ailleurs en pensant à ce lieu que j'ai évoqué le Mont-Blanc dans ma nouvelle.), au Grand-Bornand (Haute-Savoie, mon oncle y tenait un restaurant typique qui à l'époque avait fait l'objet d'un reportage dans le JT de Pernaud) et La Clusaz (Haute-Savoie).
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
J'ai encore écrit quelques lignes (2 nouveaux paragraphes). Pour Spirit et pour les autres (pour avoir un rendu non hâché et recueillir votre avis sur l'enchaînement du texte), je vous poste tout ce que j'ai écrit jusqu'à présent (avec quelques ajouts ou modifications).
- Spoiler:
- Jure et parjure« Depuis des ans j’ai fui ma vie
Et depuis peu j’ai compris
Que chaque erreur avait un prix »
Tu pars comme on revient
(Paroles et musique : Benjamin Biolay
Interprète : Vanessa Paradis)Ton mouchoir, ce carré de soie ambre dans lequel je me perds et te respire encore.
Antoine referma la petite boîte émaillée de bronze et d'or qui regorgeait de tant de souvenirs. Il ne parvenait pas à s'en détacher. Comme à chaque fois qu'il se devait d'évoquer Hélène.
Hélène... Ça fait près de trente ans que je dois lui parler de toi, de nous, mais c'est trop dur, trop violent. Parce qu'il me détesterait sûrement s'il savait. Il me déteste déjà, peut-être parce qu'il se doute. Seulement, je ne veux pas affronter ses reproches, ses silences, son regard. Je préfère prendre la plume pour tout lui avouer. Et après fermer les yeux. Pour toujours.
Le sexagénaire porta son mug anglais à sa bouche et avala une gorgée de thé brûlant avant de le reposer sur le secrétaire Louis-Philippe. A la lumière d'une lampe de bureau old style en laiton cuivré, l'homme harassé de lassitude cherchait ses mots pour s'adresser à Vincent. Taper un texte impersonnel, dénué de sentiment, sur son notebook aurait été plus facile. Il se serait contenté de raconter les faits, rien que les faits. A la manière d'un chroniqueur ou d'un pigiste. Une trahison de plus, une trahison de trop. Le stylo S.T. Dupont et le papier à lettres acheté pour l'occasion lui paraissaient soudainement presque aussi incongrus que l'idée même de passer aux aveux à présent. Parce qu'après tout ce temps perdu à enfouir ce secret sous des tonnes de faux-semblants et de bienséance, il devait certainement y avoir prescription, non ? Non, impossible de se dérober. Il lui fallait désormais cracher cette putain de vérité, celle qui fait mal, celle que l'on n'admet. Ce n'était pas une vague bafouille anodine qu'il s'apprêtait à écrire à son rejeton, mais la douloureuse confession d'un père à son fils. Un fardeau qu'il charriait sur ses épaules depuis trop longtemps. Le poids du mensonge et de la honte. Le poids d'un crime. Celui que Vincent ne lui pardonnera jamais.
Hélène...
Antoine pleurait, silencieusement. Pour la première fois depuis le décès de son épouse, un soir de mai 1980. Des sanglots étouffés, comme ceux qu'on ne montre pas. Une larme finit sa course sur le sous-main tendu de cuir brun. Il se noyait dans des songes qui le ramenaient à des années-lumière de là, sous les pavés révolutionnaires du printemps 68.
Paris, les barricades du Quartier Latin. Etienne et moi étions postés rue Royer-Collard, derrière un amas enchevêtré de véhicules, de panneaux de signalisation et de grilles d’arbres. Toute la nuit, nous avions tenu ces places fortes, symboliques face au pouvoir en place. C’était notre combat à nous, notre façon de nous affirmer, d’exister. Après une énième charge à l’encontre de nos ennemis casqués, nous revenions nous réfugier pour tenter d’échapper aux bombes lacrymogènes. Nous nous défendions à coup de cocktails Molotov et autres projectiles de fortune en scandant « CRS SS ! » ou encore « De Gaulle assassin ! ». A mesure que les heures s’écoulaient, le conflit s’intensifiait. Après moult négociations, les CRS avaient reçu l’ordre du préfet de détruire les barricades que nous avions érigées. Dans cette lutte illusoire, nous nourrissions des espoirs chimériques, galvanisés par le soutien des riverains, nos sympathisants. Mais le pot de terre ne gagne jamais contre le pot de fer. Pourtant, nous résistions vaillamment et les assauts se poursuivirent encore jusqu’au petit matin. Etienne et moi reprenions notre souffle, dans quelque endroit improbable, encore préservé de cet air irrespirable.
-Mort aux vaches !
-Antoine ? Antoine !
-Quoi ?
-C’est pas la peine de t’égosiller pour rien, ils sont trop loin…
-Tu crois que ça va servir à quelque chose ?
-Quoi ?
-Ben, cette nuit, tout ça…
-Je sais pas. En tout cas, on leur aura botté les fesses à tous ces ronds de cuir qui nous gouvernent…
Je n’écoutais plus mon meilleur ami. Mon attention se focalisa soudain sur un groupe de filles qui fuyait les grenades lacrymos lancées par les forces de l'ordre pour dissuader les habitants du quartier à prendre part aux émeutes. C’est à cet instant précis que nos regards se sont croisés. Furtivement, en à peine une fraction de seconde. Ses prunelles avaient alors l’éclat d'un chocolat noir nappé d’un zeste de noisette. Je n’ai vu que ça, sous le casque de chantier qu’elle avait dû emprunter à son père. Je n’ai rien vu d’autre.
-Eh, tu connais cette nana ?
-Laquelle ? me répondit Etienne.
-Celle qui porte une chemise bleue, avec le mouchoir ambre devant la bouche.
-La fille avec le casque ? Non, pas vraiment… Je crois qu’elle s’appelle Hélène, un truc dans ce goût-là. C’est une copine de Françoise. Pourquoi, tu veux que je t’arrange le coup ?
-Non ! Non… Je demandais ça… comme ça, juste pour savoir !
-Mon œil, ouais !
Je m’accrochai à ses yeux une dernière fois avant que la foule ne l’emporte. Etienne me tira brutalement de mon rêve éveillé.
-Allez ! Faut qu’on y retourne !
Je savais que cette nuit-là resterait gravée à jamais dans ma mémoire. La nuit où j’ai rencontré ta mère pour la première fois.
L'homme s'interrompit brusquement. Pour lui, se livrer aussi impudiquement, dévoiler ainsi son intimité lui était affreusement douloureux. Il but une nouvelle gorgée de thé pour balayer son amertume, grimaça. Pas assez sucré ! Carmen oubliait toujours...
Bercé par l'interprétation doucereuse de Clayderman, le phonographe égrenait lui aussi ses souvenirs mélancoliques au son de la romantique Lettre à Elise. Le morceau préféré de ta mère. Ta mère... Antoine n'utilisait plus que ce qualificatif les rares occasions où il acceptait, contraint et forcé, de parler de celle qui fut sa femme, son Hélène. Il n'y avait que Vincent pour exiger pareille chose, pour lui infliger pareille souffrance. Les autres savaient. Ils savaient qu'il n'était plus digne de l'appeler « mon amour ».
-Papa, raconte-moi comment vous vous êtes connus, maman et toi ?
Dans ces moments-là, le père qu'il était esquivait toujours en bottant en touche.
-Oh tu sais, on n’était pas tellement différents des autres ! On s’est rencontrés comme tous les jeunes, dans un bal populaire.
-Comment était-elle ? C’est toi qui l’as invitée à danser ?
-Je l’ai trouvée belle, l’orchestre jouait un slow et voilà…
-C’est tout ?
-Oui, c’est tout. Il n’y a vraiment rien à raconter de plus. Tiens, ça y est, ils vont annoncer l’arrivée du tour de France, écoute…
Un mensonge, puis la fuite. C'était mieux comme ça. De toute façon, la nostalgie ne menait à rien. Et puis, c'était son jardin secret à lui ; il ne souhaitait le partager avec personne. Pas même avec son fils. Il s'abandonna un court instant dans la contemplation du rideau de pluie qui troublait la vue qu'il avait sur les montagnes environnantes. Le ciel était bas, encombré de lourds nuages qui masquaient sommets et cimes. Un paysage très différent de celui qu'Hélène et lui avait occupé les premiers temps de leur idylle.
Finalement, Etienne s'était arrangé pour que Françoise nous présente l'un à l'autre. Et puis, la vie suivit son cours. A l'époque, j'habitais encore une petite chambre de bonne, sous les toits fatigués d'un vieil immeuble haussmannien, et Hélène venait m'y retrouver. Mes parents étaient aisés, mais les loyers de la capitale étaient déjà hors de prix et offrir un pied à terre parisien à deux pas de la Sorbonne à leur unique progéniture était un luxe qui leur coûta une grande partie de leurs économies.
Ma piaule d'étudiant était minuscule, mais je n'allais pas tarder à retrouver les rives de mon Rhône natal. L'insouciance m'étant tombée dessus par hasard, je me fichais éperdument de planter mes exams, et par là même ma deuxième année de fac. Je préférais de loin les promenades en bord de Seine ou les flâneries dans les parcs, au bras de ta mère, aux révisions de mes cours soporifiques, cloîtré entre les quatre murs de ma prison avec vue sur le ciel azuré de Paris. La critique de la raison pure m'ennuyait prodigieusement, et je passais des journées entières à parfaire mon analytique du beau en contemplant amoureusement les courbes si parfaites de mon Hélène.
Le soir venu, alors que mes camarades se déchiraient la tête à écouter, boire ou fumer les prémices de Woodstock, mon amour et moi inventions notre propre monde en nous aimant sous la mansarde, sur un air de Beethoven. Cela dura un peu plus de trois semaines.
–Est-ce que tu reviendras me voir cet été ?
–Je ne sais pas ; Etienne et moi, on comptait se faire la descente des gorges de l'Ardèche en canoë. T'as qu'à nous y rejoindre, y aura sûrement Françoise...
–Mes parents ne voudront jamais me laisser partir seule en vacances, surtout si je rate mon bac !
–Ne t'inquiète pas, ma belle, je suis certain que tu l'auras, ton bac. Moi par contre...
–Antoine, embrasse-moi !
–Là tout de suite ?
–Oui, tout de suite, parce que demain il sera trop tard...
Hélène obtint son diplôme avec mention, elle n'avait besoin de la clémence de personne pour le décrocher. Moi, j'avais par chance encore l'opportunité de me rattraper à la session de septembre, sans beaucoup plus de succès. Et surtout, ça n'allait bientôt plus être à l'ordre du jour puisque ta mère se retrouva trop vite enceinte. Elle attendait notre fils, elle t’attendait toi.
On frappa trois coups sur le chambranle, la porte en hêtre blond s’effaça sur Nouchka, la chienne Terre-Neuve d’Antoine. Elle pénétra dans l’immense pièce qui lui servait de bureau et de bibliothèque. Les pattes de l’animal résonnaient sur le parquet en chêne et elle vint se lover sous sa main. Il la caressa machinalement.
-Oui, ma Nounouche. On va pas tarder à aller se promener.
Le mastodonte émit un gémissement de contentement en s’asseyant sur son postérieur. Son maître n’avait pas encore levé les yeux de sa prose. Ce fut la voix de Carmen qui le tira de la relecture de ses premières lignes.
-Elle s’ennuie, Monsieur Antoine. Il fait trop mauvais pour la laisser jouer dans le jardin. Alors je l’ai montée vers vous…
L’homme fit pivoter sa chaise en merisier et prit la tête de Nounouche entre ses larges paluches.
-Oui, ma fille. Papa va bientôt te sortir. Il doit juste finir d’écrire sa lettre, et après, il s’occupera de toi.
La chienne jappa deux fois en guise d’acquiescement, se releva pour aller s’étirer plus loin près du feu de cheminée, puis s’allonger sur l’épais tapis persan en soupirant d’aise.
-Je peux retourner en cuisine, Monsieur Antoine ?
Le maître de maison lui accorda enfin un regard.
-Oui Carmen, merci. Ah, Carmen, pendant que je vous tiens, ajouta-t-il en s’emparant de sa tasse, c’est deux sucres et demi, pas un !
La bonne à tout faire referma la porte avec humeur tandis que Nouchka finit par clore ses paupières. La musique se tut à son tour. Le saphir du phonographe glissa dans un grésillement caractéristique sur les derniers sillons du vinyle avant que le bras du pick-up ne se relève pour reprendre sa place dans son logement, puis le disque s’immobilisa.
Une gorgée encore, histoire de se donner le courage de continuer, de ne pas s’arrêter en si bon chemin.
Hélène m’annonça la nouvelle peu avant Noël et me fit tomber des nues. J’en étais abasourdi. Comment était-ce possible ? Nous étions jeunes, insouciants, libres. Nous vivions notre amour au jour le jour, sans nous poser de question. Je n’avais jamais envisagé que notre avenir se conjuguerait au mode « couche-culotte et layette », option « landau-poussette ». Il nous fallut donc nous marier très rapidement, pour ne pas que naisse de notre union un enfant illégitime. C’était en février, sous une neige immaculée. Mon Hélène se fit blonde pour l’occasion. Un passage devant le maire dans les règles de l’art, aux antipodes de nos idéaux « peace and love ». L’instant où l’on jure, la minute de parjure. Et dire qu’Etienne avait déjà quitté Françoise pour Doris, à moins que ce ne soit pour Carla ! Le temps défile trop vite, j’en ai oublié l’ordre d’apparition de ses conquêtes officielles. Et celui de toutes les autres…
Me voici donc propulsé chef de famille à vingt piges et des poussières. Avec cette obligation corollaire de subvenir aux besoins de ces êtres chers qui allaient partager ma vie. En aurais-je vraiment la carrure sous ma frêle apparence d’ex-étudiant rebelle des beaux quartiers ? La réponse ne se fit pas attendre très longtemps puisque ma voie était toute tracée, dans le sillage de mon paternel. Je débutai bientôt ma carrière professionnelle comme chef comptable dans l’entreprise de pétrochimie créée par mon vieux et basée à Feyzin, non loin de la grande raffinerie Total. Un poste de pistonné bien sûr, pour lequel je percevais un salaire presque indécent au regard de mon curriculum vitae. J’engrangeais donc pas mal d’argent, mais il n’allait pas tarder à me brûler les doigts.
Peu avant ta naissance, notre voyage de noces me permit de faire connaissance avec les fastes de Venise. Ça me donna envie de couvrir ta mère de bijoux, de rouler sur l’or, de me vautrer dans un luxe tapageur et futile. Les premiers temps, elle n’y vit aucun inconvénient. Tu avais vu le jour, tu étais son soleil, et rien d’autre ne comptait pour elle. Nous avions élu domicile dans un grand appartement situé sur la Presqu’île lyonnaise, en bord de Saône, avec une vue imprenable sur la basilique de Fourvière. Mais le bonheur familial dans un univers étriqué, fut-il aussi spacieux que notre 100 m2, ne me satisfaisait pas. Je m’emmerdais dans ce cocon bourgeois. Alors je claquais du fric pour tromper mon ennui, je changeais de bagnole quatre fois par an, je nous offrais des escapades à Londres ou Saragosse, et même une résidence secondaire dans l’arrière-pays niçois. Nous y faisions d’ailleurs très souvent la fête avec Etienne. Et Charlotte, Caroline ou Marjolaine. Cindy puis Katia. June aussi. Les gueuletons arrosés de vins millésimés abondaient, le champagne rosé coulait à flots. Nous vivions dans l’opulence la fin des Trente Glorieuses ; j’étais même monté en grade, tout en haut de la pyramide hiérarchique, mon père m’ayant cédé sa place de Président Directeur Général. Ça aurait pu durer longtemps comme ça, une existence de pacotille l’un à côté de l’autre, sans réellement vivre ensemble. Ta mère en aurait pris son parti. Seulement, la vie nous joue parfois des tours on ne peut plus dégueulasses. C’est ce que j’appris à la fin de l’été 1973. Ça nous est tombé dessus, comme ça, sans prévenir. Avec cette étrange impression qu’on ne pourrait jamais s’en relever. C’est pourtant Hélène qui fut la plus forte de nous deux. Moi, je continuais à fuir…
Antoine avait jeté ses phrases sur le papier d’une seule traite. Il savait que le plus douloureux était encore à venir. Nouchka s’était levée, et tournait en rond dans la pièce. Il ne pleuvait plus, le ciel s’était dégagé. Exténué, l’homme devait profiter de l’accalmie pour lui faire faire ses besoins. Une pause bienvenue, salutaire, parce qu’il se sentait déjà vidé, et qu’il lui fallait recharger ses batteries pour poursuivre sa confession. Il quitta son bureau et descendit les marches de l’escalier de bois, sa chienne sur ses talons.
-Carmen, je sors Nounouche ! héla-t-il.
Il enfila son pardessus et s’empara de la laisse métallique avant de s’aventurer dehors. Pour un tête-à-tête avec son amour, son Hélène.
Antoine arpentait le chemin piétonnier qui séparait sa demeure du bourg. Le Mont-Blanc crevait sous ses yeux la mer de nuages, et il s’en délectait. L’humidité ambiante exhalait les senteurs automnales et en parfumait l’air, infiniment plus pur que dans les grandes villes. Nouchka allait et venait en liberté, la truffe au vent. Celui-ci forcit brusquement. Le sexagénaire releva son col et accéléra jusqu’à l’église.
-Là, Nounouche, tu seras bien sage. Pas bouger. Papa revient.
La chienne s’étendit de tout son long sur le perron de l’édifice tandis que son maître y pénétra en se signant. Il parcourut la nef et obliqua en direction d’une niche illuminée d’une vingtaine de bougies. Antoine se délesta d’une pièce et alluma un cierge supplémentaire à la mémoire de son épouse. Il venait périodiquement s’y recueillir, silencieusement, comme pour se laver de sa faute. Son épouse étant enterrée trop loin d’ici, il ne se rendait quasiment jamais sur sa tombe. La chaleur de la flamme plutôt que le froid du marbre. Agenouillé en pénitent, il murmura dans un souffle : « Pardon Hélène ! Pardon mon Hélène… ».
Le retour fut plus bruineux. Le ciel s’était refermé sur les sommets montagneux. L’homme solitaire pressait le pas ; le paysage défilait sans que plus personne n’y prête attention. Nouchka, elle aussi, marchait au pied de son maître, moins enjouée. Devinait-elle son vague à l’âme ?
L’heure d’hiver. L’obscurité qui s’abat sur le bas-relief sans crier gare, le climat qui fraîchit subitement, la brume qui semble s’enclaver au cœur des vallées et se cogner contre les parois rocheuses. Bientôt, les hauteurs s’enrubanneront de leur manteau neigeux, somptueuse parure de nacre blanc estompant les aspérités les plus acérées. Parfois, le tissu pailleté se déchire et révèle une crevasse béante, profonde, comme une plaie de la terre qui n'aurait jamais cicatrisé.
En rentrant à la maison, la chienne Terre Neuve retrouva son panier dans la cuisine. Carmen était en train d’y préparer le dîner, et une odeur de tartiflette y flottait. Antoine remonta directement l’escalier pour retrouver son bureau tel qu’il l’avait laissé. Il remarqua que sa bonne à tout faire, malgré son humeur bougonne, avait rangé le 33 tours et apporté un nouveau mug de thé au parfum plus léger. Il ne put s’empêcher de vérifier s’il était sucré à sa convenance. Cette fois-ci, Carmen n’avait pas oublié. Le papier à lettres n’avait pas bougé. Se pouvait-il qu’elle l’ait parcouru, par curiosité ? Non, elle n’avait pas besoin de ça pour savoir. Elle savait déjà tout. En septembre 73, elle était depuis quelques mois au service d’Antoine Legrand, cet arrogant jeune PDG qui l’avait originellement employée pour suppléer son épouse. Elle n’avait pas vraiment saisi l’utilité de sa présence à l’Orangeraie, résidence secondaire de ses employeurs sise à proximité de la Baie des Anges, étant donné que Madame avait préféré ne pas quitter leur appartement lyonnais de tout l’été. Mais elle était là, aux côtés d’Etienne Roncourt lorsque celui-ci découvrit son meilleur ami prostré sur le grand lit de la suite parentale de leur villa. Cette image l’avait marquée à tout jamais.
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
Moi ce qui me gène, c'est que d'après ce que j'ai déduis des petites lignes, Maxime coach le "gagnant" pour mener vers la version papier, donc regard et suggestion sans doute...Personnellement comme son écriture ne m'emballe pas des masses, ça ne me dirait pas trop ...
N'empêche que j'y ai quand même réfléchis, et même si je n'y participerais pas, ça me fait une idée de grosse nouvelle, juste en partant de ce petit mouchoir...
Bonne chance à ceux qui tentent!
N'empêche que j'y ai quand même réfléchis, et même si je n'y participerais pas, ça me fait une idée de grosse nouvelle, juste en partant de ce petit mouchoir...
Bonne chance à ceux qui tentent!
Lacigale- Messages : 66
Date d'inscription : 29/09/2013
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
Aventador :
Lire tout le texte fut un plaisir. Il sera juste dommage de ne pouvoir bénéficier des italiques dans le concours.
Lire tout le texte fut un plaisir. Il sera juste dommage de ne pouvoir bénéficier des italiques dans le concours.
(répétition peut-être voulu pour le parallèle, je le note , mais ça ne dérange pas à la lecture)En rentrant à la maison, la chienne Terre Neuve retrouva son panier dans la cuisine. Carmen était en train d’y préparer le dîner, et une odeur de tartiflette y flottait. Antoine remonta directement l’escalier pour retrouver son bureau tel qu’il l’avait laissé.
(celui là m'a marqué, parce qu'il a fallut que je relise la phrase pour bien saisir)En septembre 73, elle était depuis quelques mois au service d’Antoine Legrand, cet arrogant jeune PDG qui l’avait originellement employée pour suppléer son épouse. Elle n’avait pas vraiment saisi l’utilité de sa présence à l’Orangeraie, résidence secondaire de ses employeurs sise à proximité de la Baie des Anges
C’est personnelle et ça ne m’avait pas marqué avant, mais « paluches » fait très familier dans la narration, elle passait bien quand il s’agissait des pensées de sa jeunesse (ex. mon vieux) mais moins là, en tout cas mon regard a buté.L’homme fit pivoter sa chaise en merisier et prit la tête de Nounouche entre ses larges paluches.
blanche
Bientôt, les hauteurs s’enrubanneront de leur manteau neigeux, somptueuse parure de nacre blanc estompant les aspérités les plus acérées.
Asyne- Messages : 322
Date d'inscription : 27/09/2013
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
Merci Asyne pour ton appréciation et ton regard de Lynx. Il y a encore quelques bidules à peaufiner sur cette première moitié.
Je vais essayer de mettre en page de façon à ce qu'on visuellement on perçoive le passage d'une narration à l'autre, même sans italique.
Je trouve que la police des nouvelles présentée sur le site du concours est petite, fatigante pour les yeux, c'est dommage, ça ne les mets pas en valeur.
Je vais essayer de mettre en page de façon à ce qu'on visuellement on perçoive le passage d'une narration à l'autre, même sans italique.
Je trouve que la police des nouvelles présentée sur le site du concours est petite, fatigante pour les yeux, c'est dommage, ça ne les mets pas en valeur.
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
Pour ma part, je suis toujours coincée vers les 25 000 caractères. Mais j'aurais les derniers 5000 !
Bonne chance à tous.
Bonne chance à tous.
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
Bonsoir. J'en suis à 24 134 caractères, mais je suis moyennement convaincu par ce que j'ai écrit ce soir. J'ai l'impression que ça manque de liant. Donc je vous le soumets. Ca suit directement ce que j'ai mis en ligne plus haut. J'ai juste changé une date, par rapport à un évènement sportif.
Voilà. Qu'en pensez-vous?
- Spoiler:
- "En ce dimanche 1er juillet 1973, le Grand Prix de France de formule 1 allait se tenir au Castellet. Etienne avait réussi à nous obtenir des places VIP. Il bossait dans l’événementiel, et ses contacts lui permettaient d’obtenir des tickets à tarif préférentiel ou gratuits pour les plus grandes manifestations de sport mécanique. Alors imagine un peu ma tête lorsqu’il m’a dit qu’on aurait même accès aux stands pour admirer de près la Tyrell-Ford de notre pilote favori, François Cevert, voire le rencontrer en personne !
Du coup, pour l’occasion, j’avais proposé à Etienne de passer tout le week-end à l’Orangeraie de façon à assister aux essais et séances de qualification dès le vendredi. Seuls 130 kilomètres séparaient notre résidence secondaire du circuit Paul Ricard. Une paille, surtout au volant de mon nouveau joujou : une Porsche 911 Targa ! J’avais demandé à Carmen de nous précéder de quelques jours pour préparer la villa à nous recevoir. Je la revois encore se décomposer à l’annonce de l’apéritif dinatoire qu’Etienne avait prévu d’y donner le samedi soir, avec 150 convives à la clé. Ce samedi soir où tout bascula.
Entre Hélène et moi, ça n’allait plus très fort, depuis plusieurs mois. Elle n’avait plus envie de rien, se plaignait en permanence d’une intense fatigue musculaire et de douleurs articulaires. Mais son mal-être physique, sa pâleur et son anémie ne m’alertaient pas plus que ça. J’assimilais ces pertes d’envie, d’appétit à une phase dépressive. Je désertais de plus en plus l’appartement quand elle ne le quittait plus. Je lui disais de se bouger, de venir prendre le soleil sur la Côte avec moi. Seulement, elle refusait. Sa passivité grandissante m’exaspérait de plus en plus, nos disputes se faisaient de plus en plus fréquentes. J’avais viscéralement besoin de changer d’air, je ne pouvais plus voir Feyzin en peinture, et je ne comprenais pas qu’elle puisse se complaire dans l’atmosphère estivale aussi suffocante que polluée du Grand Lyon. Toutefois, je renonçai à envenimer encore les choses et n’insistai pas davantage. La seule chose que j’exigeai, c’était qu’elle passe des examens médicaux, persuadé qu’ils diagnostiqueraient une cause psychologique ou psychique à ce que j’assimilais à une lassitude générale. Le docteur Montserra était un ami de mon père. Je lui demandai donc de me communiquer au plus vite les résultats du labo.
Je n’avais plus du tout confiance en ta mère. Je pensais qu’elle faisait tout ça pour attirer mon attention. J’avais tort…
Comment décrire l’une des pires soirées de sa vie, celle où l’on apprend que plus rien ne sera jamais comme avant ? Antoine cherchait ses mots au-delà de la fenêtre qui lui faisait face. Il n’était plus dans sa maison de Saint-Nicolas-de-Véroce, il était dans cette chambre dans laquelle il revivait cet instant irréel, ce moment où le destin lui avait planté un poignard dans le dos, lacéré son cœur avec la lame d’un couteau. C’était un 30 juin. C’était le début de la fin.
Hélène ne viendrait donc pas nous rejoindre, et toi non plus. Et pourtant, c’est vers elle que volèrent toutes mes pensées.
De retour du Castellet vers 21 heures, tout était prêt pour la réception. Carmen avait bien fait les choses et je me félicitais de l’avoir engagée. Dès notre arrivée, Etienne s’empressa de butiner les plus jolies filles et de jouer les maîtres de cérémonie sur fond bleu piscine. Et moi j’observais en spectateur, une coupe de champagne à la main.
-Monsieur Antoine, j’ai oublié de vous dire, le docteur Montserra a appelé tout à l’heure…
Je reposai mon verre sur le bar.
-Ah quelle heure ? fis-je fébrile.
-Oh, il devait être à peine 18 heures. Il avait tenté de vous joindre à votre entreprise, mais il est tombé sur Monsieur Sanchez. C’est lui qui lui a indiqué où vous vous trouviez.
-C’est pas vrai, Antoine ! s’esclaffa Etienne, légèrement grisé par l’alcool. Me dis pas que cette tanche de Sanchez bosse encore pour toi ! Déjà que c’était pas une lumière du temps de ton père…
-Eh oui mon vieux ! Mais que veux-tu, le congédier me reviendrait plus cher que de le garder à mon service alors…
-Monsieur Antoine, reprit Carmen, très professionnelle, le docteur Montserra souhaiterait que vous le rappeliez au plus vite. Je vous ai noté son numéro sur le calepin à côté du téléphone de votre chambre.
-Merci Carmen. Etienne, je peux te confier nos invités quelques minutes ?
-Volontiers mon frère, mais c’est à tes risques et périls…
-Je te remercie.
Je m’éclipsai dans mes appartements pour passer ce coup de fil d’importance.
-Allo ?
-Allo, bonsoir docteur. Antoine Legrand à l’appareil. Vous avez tenté de me joindre plus tôt dans la soirée…
-Oui Antoine. J’ai les résultats d’analyses de votre épouse et… les nouvelles ne sont pas bonnes. Je crains que votre femme ne soit… condamnée.
-Condamnée ? Je ne comprends pas…
-Hélène est atteinte d’une leucémie aigüe. Et… comment dire ? Ses jours sont comptés.
Une larme silencieuse coulait sur ma joue.
-Combien de temps ? Il lui reste combien de temps à vivre ?
-Quelques semaines, six mois peut-être, deux ans tout au plus. La médecine ne peut pas la sauver… Antoine ? Antoine ? Vous êtes là ?
J’avais lâché le combiné, je ne sentais plus mon corps, plus mes membres. Je me suis recroquevillé en position fœtal sur le lit. Je ne voulais plus bouger. Je ne pouvais plus… Je me souviens de la voix d’Etienne, très lointaine, qui demandait à Carmen d’appeler les secours, qui me parlait.
-Antoine, est-ce que tu m’entends mon frère ? Antoine ? Réponds-moi, merde !
-Hélène… C’est Hélène… Elle va mourir…
Et je perdis connaissance."
Voilà. Qu'en pensez-vous?
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
gratuit / la fin de phrase m’a été inutiles et je l’aurais bien vue arrêtée à gratuit.Il bossait dans l’événementiel, et ses contacts lui permettaient d’obtenir des tickets à tarif préférentiel ou gratuits pour les plus grandes manifestations de sport mécanique.
Certains diraient qu’une villa ne reçoit pas.J’avais demandé à Carmen de nous précéder de quelques jours pour préparer la villa à nous recevoir.
Le doublon ne m’a pas passionnéeSa passivité grandissante m’exaspérait de plus en plus, nos disputes se faisaient de plus en plus fréquentes.
J’aime bienDès notre arrivée, Etienne s’empressa de butiner les plus jolies filles et de jouer les maîtres de cérémonie sur fond bleu piscine.
.-Hélène est atteinte d’une leucémie aigüe
Ne serait-ce pas aiguë ?
Final pas un peu trop facile ? (j'aurais tendance à écrire pareil, mais de ta part j'en aurais attendu plus, et oui je deviens difficile )Et je perdis connaissance."
Pour le côté liant, en relisant le dernier paragraphe du précédent message, je me dis que cette partie m'était inutile (ou je passe à côté de l'importance de l'information) : " En septembre 73, elle était depuis quelques mois au service d’Antoine Legrand, cet arrogant jeune PDG qui l’avait originellement employée pour suppléer son épouse. Elle n’avait pas vraiment saisi l’utilité de sa présence à l’Orangeraie, résidence secondaire de ses employeurs sise à proximité de la Baie des Anges, étant donné que Madame avait préféré ne pas quitter leur appartement lyonnais de tout l’été. Mais"
Sans cette partie je trouve que l'impact est plus fort : " Le papier à lettres n’avait pas bougé. Se pouvait-il qu’elle l’ait parcouru, par curiosité ? Non, elle n’avait pas besoin de ça pour savoir. Elle savait déjà tout. elle était là, aux côtés d’Etienne Roncourt lorsque celui-ci découvrit son meilleur ami prostré sur le grand lit de la suite parentale de leur villa. Cette image l’avait marquée à tout jamais."
Mais bon après c'est très personnel. La suite qui commence sur la F1 ne dérange aucunement, comme on passe d'un souvenir à un autre.
Asyne- Messages : 322
Date d'inscription : 27/09/2013
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
aigüe : nouvelle orthographe !
Je lirai cela demain : j'ai les yeux qui piquent de fatigue !
Je lirai cela demain : j'ai les yeux qui piquent de fatigue !
Héliotrope- Messages : 457
Date d'inscription : 28/09/2013
Age : 74
Localisation : à l'ouest, mais pas assez
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
oki, je prends note mais je reste vieux jeu et assumeHéliotrope a écrit:aigüe : nouvelle orthographe !
Asyne- Messages : 322
Date d'inscription : 27/09/2013
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
Moi aussi, je préfère l'ancienne version ; mais j'ai cherché un truc sur les accents hier (événement => évènement) et j'ai remarqué le ü au passage.
Héliotrope- Messages : 457
Date d'inscription : 28/09/2013
Age : 74
Localisation : à l'ouest, mais pas assez
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
@Asyne : tes remarques sont on ne peut plus pertinentes et je vais les appliquer. Par contre, en y réfléchissant, ce qui me dérange le plus, c'est la conversation téléphonique. Je trouve que je ne l'ai pas assez bien rendue, que ce n'est pas assez percutant. Je pense que je vais revoir ça en la raccourcissant et en rendant la nouvelle plus brutale. Pour le final de cette partie, j'avais un autre truc à écrire derrière mais je me suis arrêté là hier soir. Merci de tes impressions.
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
Voilà ! J'ai lu. C'est très bien tout cela ; je ne vois pas très bien ce que tu reproches à la conversation téléphonique : elle me semble juste. C'est après avoir raccroché que c'est un peu long, je crois. Je trouve peu vraisemblable qu'il ait le temps de se rouler en boule ; je crois plutôt qu'une telle nouvelle vous foudroie, et qu'on ne tarde pas à s'écrouler. La prostration suivra, quand il aura repris connaissance.
- Petits trucs :
des places VIP. Au début des années 70, on n'utilisait pas VIP, mais tribune d'honneur ; mais il est vrai que le récit est fait plus tard -en 1973, j'étais chez Matra ; ce qui me vallut d'assister aux 24H du Mans. Je croisais Beltoise et Pescarolo à la cantine. Et toc !-
J’avais demandé à Carmen de nous précéder de quelques jours pour préparer la villa à nous recevoir. préparer la villa me semble suffisant.
Sa passivité grandissante m’exaspérait de plus en plus, nos disputes se faisaient de plus en plus fréquentes.
Je me suis recroquevillé en position fœtale sur le lit.
Héliotrope- Messages : 457
Date d'inscription : 28/09/2013
Age : 74
Localisation : à l'ouest, mais pas assez
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
Concernant cette nouvelle orthographe, est-elle totalement imposée par l'Académie, ou bien nous laisse-t-on le choix avec l'ancienne version ?
Enfin bref, pour ma part je garde l'accent final. Nan mais. C'est pas aux vieilles grimaces qu'on apprend à faire des singes. Hé.
Enfin bref, pour ma part je garde l'accent final. Nan mais. C'est pas aux vieilles grimaces qu'on apprend à faire des singes. Hé.
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
Non : cela n'a quand même pas force de loi ! c'est juste une recommandation, à l'usage des enseignants, principalement, pour qu'ils ne comptent pas comme faute ces nouvelles inventions, parfois logiques, d'ailleurs. Et puis, il ne faut pas traumatiser la jeunesse, s'pas ?
Héliotrope- Messages : 457
Date d'inscription : 28/09/2013
Age : 74
Localisation : à l'ouest, mais pas assez
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
C'est word qui m'a soufflé cette orthographe, je ne savais plus où se mettaient les trémas.
@Hélio : j'ai relu et effectivement, le dialogue de la conversation téléphonique fonctionne. Par contre, je vais faire en sorte que Montserra tutoie Antoine (qui lui le vouvoie). Et effectivement, la fin est trop longue, pas assez logique. Mais tu m'as donné une idée pour poursuivre. Merci.
@Hélio : j'ai relu et effectivement, le dialogue de la conversation téléphonique fonctionne. Par contre, je vais faire en sorte que Montserra tutoie Antoine (qui lui le vouvoie). Et effectivement, la fin est trop longue, pas assez logique. Mais tu m'as donné une idée pour poursuivre. Merci.
Re: Concours de nouvelles CARREFOUR/MAXIME CHATTAM
Dans les options Word, accessibles par le bouton Office, à la rubrique "Vérification" tu peux choisir entre trois options pour le français :
-orthographe traditionnelle et rectifiée
-orthographe traditionnelle
-orthographe rectifiée.
La vérification automatique sera faite sur l'option choisie. Bien pratique. Moi je suis accro à la traditionnelle ; c'est bien d'avoir le choix.
Bien contente de t'avoir donné une idée !
-orthographe traditionnelle et rectifiée
-orthographe traditionnelle
-orthographe rectifiée.
La vérification automatique sera faite sur l'option choisie. Bien pratique. Moi je suis accro à la traditionnelle ; c'est bien d'avoir le choix.
Bien contente de t'avoir donné une idée !
Héliotrope- Messages : 457
Date d'inscription : 28/09/2013
Age : 74
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